Bruxelles (UE) envoyés spéciaux
Recep Tayyip Erdogan avait promis une «guerre des nerfs», il a tenu parole. Il a fallu attendre 14 h 30, vendredi, pour que le Premier ministre turc accepte du bout des lèvres les conditions posées, jeudi soir, par le Conseil européen des vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement à l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union. Elles débuteront le 3 octobre pour une possible adhésion en 2014, au plus tôt, ainsi que le spécifient les «conclusions» du sommet de Bruxelles.
Préalable. Les Turcs ont eu beaucoup de difficultés à avaler la reconnaissance de la république de Chypre exigée par l'Union comme préalable à l'ouverture des pourparlers. La présidence néerlandaise de l'UE espérait convaincre Erdogan de parapher dès vendredi un protocole étendant l'accord d'union douanière conclu en 1995 entre l'UE et la Turquie , aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre. Ce qui revenait à la reconnaître de facto. Cette demande présentée jeudi soir a été rejetée, les Turcs ayant eu l'impression que les Européens leur mettaient un couteau sous la gorge pour leur arracher une concession majeure. Aucun des Etats membres n'en a fait un casus belli, même le président chypriote grec, Tassos Papadopoulos, dont les compatriotes ont rejeté par référendum en avril dernier le plan de réunification de l'île toujours occupée au nord par 40 000 soldats turcs.
Sous l'égide de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France, une solution intermédiaire a été trouvée