C'était donc bien la dioxine. De nouvelles analyses du sang du candidat de l'opposition à la présidentielle ukrainienne, Victor Iouchtchenko, révélées vendredi par Le Figaro, ont confirmé la présence massive de la plus toxique des dioxines dans son sang.
Pureté. Jusqu'à présent, les médecins autrichiens qui le suivaient s'étaient appuyés sur des analyses sanguines imprécises. Ce qui ne les avait pas empêchés d'annoncer, le 11 décembre, la présence massive de dioxine Seveso, beaucoup plus toxique que ses deux cents et quelque molécules congénères. Or, le test Calux utilisé par la firme néerlandaise Bio Detection Systems (BDS) ne permet pas de faire la distinction entre les centaines de molécules qui ont des caractéristiques similaires à la dioxine Seveso. Le résultat avait été critiqué par des experts (Libération du 13 décembre).
Cette semaine, BDS a donc fait procéder à de nouvelles analyses, à l'aide cette fois d'une technique beaucoup plus sophistiquée, la spectrométrie de masse, dans deux laboratoires réputés, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le verdict est sans appel : la substance retrouvée à un taux de 100 000 picogrammes (1) par gramme de graisse est bien la dioxine de Seveso. Avec une pureté qui a même étonné le scientifique Abraham Brouwer, patron de BDS. «C'est un taux sidérant, note le toxicochimiste André Picot. C'est plusieurs milliers de fois le taux relevé dans la population.» D'après Jean-François Narbonne, toxicologue à l'université de Bordeaux, c'est un taux qui