Istanbul de notre correspondant
Ce fut laborieux mais c'est gagné. «A la suite d'une lutte corps à corps, la Turquie a pu obtenir ce qu'elle voulait», clamait vendredi soir le présentateur des émissions spéciales sur l'Union européenne de la chaîne d'info continue NTV. Les médias, et en particulier les chaînes de télévision, ont couvert minute par minute les négociations à Bruxelles entre la délégation turque et les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq, ou du moins des «Vingt-Quatre» pour Ankara qui ne reconnaît pas encore ce qu'elle appelle «l'administration grecque du sud de Chypre».
«Nous n'avons pas obtenu à 100 % ce que nous voulions mais on peut dire qu'on a réussi» lançait pour sa part le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Il savait marcher sur des oeufs. Le chef de l'opposition turque, le social-démocrate Deniz Baykal, était monté au créneau affirmant qu'il était hors de question de reconnaître prématurément les Chypriotes grecs, ni d'accepter un processus de négociations où l'accès de la Turquie comme membre à part entière de l'UE n'était pas garanti.
Par ailleurs, le Premier ministre turc a probablement anticipé les vives réactions des milieux nationalistes et militaires qui l'auraient accusé de «vendre Chypre». Tout au long du sommet, les médias turcs ont fait l'éloge du Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, et de son collègue britannique Tony Blair pour leurs médiations.
Les fiançailles tant attendues ont été concrétisées. On ne parle plus de Pac