Pékin de notre correspondant
Imagine-t-on un concours de beauté où les candidates commenceraient par remercier le chirurgien qui les a rendues belles ? C'est ce qui s'est produit samedi à Pékin, où on élisait la première Miss beauté artificielle, un concours réservé à des candidates ayant subi une ou plusieurs opérations de chirurgie esthétique.
La gagnante, Feng Qian, une jeune femme de 22 ans originaire de Jilin, dans le nord du pays, a subi quatre opérations avant de se présenter : le débridage des yeux, la liposuccion, le remodelage des joues et des injections de botox dans les muscles du visage... La deuxième, Zhang Shuang, également 22 ans, s'est fait opérer pas moins de dix fois, pour modifier son nez, son menton et ses oreilles, gonfler sa poitrine, assouplir sa peau.
Transsexuelle. Le jury a choisi de décerner des mentions spéciales à deux candidates hors norme, dont la présence sur scène montre à quel point, dans cette Chine officiellement communiste et puritaine, les tabous volent rapidement en éclats. Liu Xiaojing, 22 ans, transsexuelle opérée il y a trois ans, a été fortement applaudie en déclarant au public et aux nombreuses caméras de télévision : «Il n'y a pas que les femmes qui veulent devenir belles, les hommes aussi...» Liu Xiaojing n'a révélé qu'au dernier moment aux organisateurs qu'elle était autrefois un homme, et redoutait de se faire éliminer.
Vif succès également de Liu Yulan, la doyenne du concours : 62 ans, miracle de la chirurgie qui lui en donne tre