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Libération

Des interrogatoires musclés sur ordre de la Maison Blanche

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publié le 22 décembre 2004 à 3h35

New York de notre correspondant

Daté du 22 mai, plusieurs jours après les révélations sur le scandale des sévices à la prison irakienne d'Abou Ghraib, l'e-mail envoyé à divers responsables du FBI évoque pas moins de neuf fois un «ordre exécutif» récemment signé par George W. Bush, qui autorise «certaines techniques d'interrogatoire». Le courrier électronique provient d'un «commandant (du FBI) sur place à Bagdad» et entre dans le détail, assurant, par exemple, que le président américain a permis les «privations de sommeil, l'utilisation de chiens militaires, le recours à des positions dites "de stress", l'utilisation de cagoules (sur la tête des prisonniers)». Et l'agent d'assurer que personne dans son unité n'est jamais allé «au-delà» de ces techniques...

Responsabilité. Hier, l'administration Bush s'est à nouveau retrouvée face à une série d'accusations quant aux sévices employés par ses soldats en Irak, mais aussi sur la base de Guantanamo, à Cuba. Plusieurs e-mails, obtenus lundi par l'Union américaine des libertés civiles (Aclu) dans le cadre de la loi sur la liberté de l'information, ont ainsi reposé le problème de la responsabilité de la hiérarchie politique et militaire dans la connaissance et l'application des tortures, qui se seraient poursuivies après les informations sur Abou Ghraib et les promesses de Bush de punir les «coupables». «Ces documents montrent que les abus commis par les soldats envers des prisonniers résultent de politiques adoptées au plus haut niveau