Georges Malbrunot raconte, dans le Figaro, ses quatre mois de détention aux mains de l'Armée islamique en Irak. Un long récit, titré «J'ai vécu sur la planète Ben Laden», qui entrouvre une fenêtre sur le fonctionnement et la mentalité des groupes armés antiaméricains. Intercepté le 20 août au sud de Bagdad, sur la route de Najaf, avec Christian Chesnot et leur chauffeur Mohamed al-Joundi, le journaliste «pense avoir baissé la garde au mauvais moment, au mauvais endroit», victime d'un rapt de circonstance.
Ferme prison. Dans la foulée de leur enlèvement, ils sont conduits dans «une ferme en activité de la région de Latifiya» où les ravisseurs «planquent les otages» ramassés sur la nationale toute proche. Des paysans travaillent sur cette exploitation agricole transformée en prison. «Ils étaient en djellaba, tous le visage encagoulé. Tout le monde était voilé. On apercevait, quand on allait aux toilettes, des femmes qui étaient voilées. Il n'y avait que les gosses, dont un s'appelait Abdel Hakim, qui n'étaient pas voilés. On s'est dit, pour ces gosses, quel univers entre ces prisonniers et des êtres humains voilés.»
Les deux journalistes «découvrent que l'Armée islamique avait une espèce de compartimentation des tâches : il y a ceux qui arrêtent les gens sur la route, ceux qui interrogent, ceux qui gardent et ceux qui jugent». A l'exception d'une gifle à Christian Chesnot au tout début de leur capture, les Français ne subissent aucune violence. Mais d'autres otages croisés penda