Une nouvelle fois, les maoïstes ont montré leur force au Népal. Depuis deux jours, Katmandou est isolé du reste du royaume, après l'appel des rebelles à bloquer les routes menant à la capitale. Preuve de l'inquiétude du pouvoir, le roi Gyanendra a annulé jeudi la visite qu'il devait entamer le même jour dans l'Inde voisine.
L'essentiel de la vie économique de ce pays, l'un des plus pauvres du monde, est concentré dans la vallée de Katmandou et ce blocus a immédiatement provoqué des hausses de prix des produits frais et des queues devant les stations d'essence. Le gouvernement s'est voulu rassurant mais ne peut empêcher la panique de 1,5 million d'habitants soumis pour la deuxième fois aux pressions des maoïstes qui avaient déjà bloqué la capitale en août. «Les stocks de produits pétroliers sont suffisants pour tenir trois mois, mais les gens se précipitent dans les magasins de peur de manquer», s'est lamenté le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Gopendra Bahadur Pandey.
Pression. Toutes les routes menant à la capitale, normalement une caravane sans fin de camions surchargés, de voitures et scooters, sont vides. Le ministère de l'Intérieur affirme que la sécurité est assurée mais transporteurs et automobilistes ne veulent prendre aucun risque. Jeudi, au premier jour du blocus, les rebelles ont incendié dix-huit camions qui voulaient braver le blocus. Les 23 millions de Népalais sont écrasés entre un pouvoir qui ne peut assurer leur sécurité et une guérilla particulièreme