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Libération

Iouchtchenko : «Maintenant nous sommes libres»

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publié le 28 décembre 2004 à 3h38

Kiev envoyée spéciale

«Et maintenant, nous allons surveiller ce que fait Iouchtchenko» : jusque dans l'euphorie de la victoire, les jeunes Ukrainiens qui campent encore sur l'avenue centrale de Kiev montraient dans la nuit de dimanche à lundi combien leur «révolution orange» a profondément changé et mûri le pays. «Après tout ce qui s'est déroulé ici, Iouchtchenko a intérêt à être un bon président !», prévient Evgueni, 25 ans, physicien, venu fêter la victoire avec ses amis qui campent depuis bientôt un mois au centre de Kiev, pour une Ukraine démocratique. «Il a maintenant une énorme responsabilité sur les épaules, ajoute Andrei, responsable marketing d'une usine de bière. S'il se comporte mal, nous reviendrons planter nos tentes dans la rue !»

Légitimité. Selon les résultats quasi définitifs donnés hier soir, le candidat pro-occidental Victor Iouchtchenko a enfin remporté la présidentielle, avec 52 % des voix, contre 44 % à son rival Victor Ianoukovitch, le candidat du pouvoir sortant, soutenu par la Russie. L'homme au visage grêlé dispose ainsi d'une avance de 2,2 millions de voix sur son adversaire, ce qui devrait assurer la légitimité de son élection. La participation a atteint 77 %, contre 81 % au deuxième tour. Les quelque 12 000 observateurs internationaux ont certes constaté nombre d'infractions, mais rien de l'ampleur des fraudes qui avaient conduit à l'annulation du deuxième tour. L'Ukraine «a fait un grand pas en avant vers des élections libres et honnêtes», attesta