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Libération

Un leader chiite échappe à un attentat à Bagdad

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Les sunnites réclament un report des élections, prévues le 30 janvier.
publié le 28 décembre 2004 à 3h38

Bagdad envoyée spéciale

Le premier groupe est arrivé hier en fin d'après-midi. Une cinquantaine, des hommes seulement, la tête enveloppée d'un keffieh. Ils chantent : «Abdel Aziz Hakim, nous venons donner notre sang pour toi !» D'autres arrivent de la ruelle derrière. «Commande, Abdel Aziz, nous t'obéirons.» Ils sont plusieurs centaines maintenant autour du bureau d'Abdel Aziz Hakim, qui conduit la liste de la coalition chiite, donnée parmi les favorites pour l'élection en janvier. Là, devant cette villa des beaux quartiers de Bagdad qui était la résidence du ministre Tarek Aziz au temps de Saddam Hussein, une voiture piégée est venue s'encastrer dans le poste de sécurité, hier matin. Quatre gardes sont morts, puis 9 automobilistes, quand le feu s'est propagé dans l'embouteillage qui encombre en permanence chaque rue de Bagdad.

«Notre leader était très loin à l'intérieur de la villa, dit un partisan de Hakim. Le kamikaze savait qu'il n'avait aucune chance de l'atteindre. Il voulait faire un avertissement : renoncez aux élections où nous frapperons vraiment.» Depuis dix jours, les attentats se multiplient contre la communauté chiite, majoritaire en Irak et déterminée à aller jusqu'au bout du scrutin : elle espère y gagner la reconnaissance que lui a toujours refusée le régime de Saddam, au profit de clans de la minorité sunnite.

Or, comme pour caricaturer les positions des uns et des autres dans cette galopade électorale, le Parti islamique irakien (PII), principal mouvement sun