Protégé par son statut de parlementaire, le député Didier Julia échappe pour l'heure aux foudres de la justice. Son entourage, en revanche, ne bénéficie pas d'une telle immunité. Interpellés à la demande du parquet de Paris pour «intelligence avec une puissance étrangère ou avec ses agents, de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, notamment à sa diplomatie et à la sauvegarde de sa population», Philippe Brett et Philippe Evano l'ont appris hier à leurs dépens. Les deux compères, qui avaient abusivement annoncé, fin septembre, la sortie des otages français retenus en Irak, ont été placés en garde à vue. Entendus par la direction nationale antiterroriste (Dnat) de la police judiciaire, ils devront s'expliquer sur leur étrange équipée, qui semble avoir retardé de plusieurs semaines la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. «Les deux hommes s'expliquent sur les contacts qu'ils ont pris en Irak, assure-t-on de source judiciaire. Ces démarches ont été de nature à entraver l'action de la diplomatie française, à mettre en danger la vie des otages, et suffisent à justifier l'enquête préliminaire.» Des policiers de la Dnat ont en outre effectué une perquisition au domicile de Philippe Brett.
Cacophonie. L'idée d'engager une procédure pénale contre Didier Julia et ses émissaires a pris corps dès le lendemain de leurs déclarations sur la chaîne Al-Arabiya, le 28 septembre. Avec un aplomb incroyable, Philippe Brett se présente comme le «chef de la