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Libération

Ianoukovitch, mauvais perdant ukrainien

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Le Premier ministre battu refuse de quitter son poste.
publié le 30 décembre 2004 à 3h40

Moscou de notre correspondante

«Je ne démissionnerai pas. C'est une question de principe !»: Victor Ianoukovitch, le Premier ministre battu au troisième tour de la présidentielle ukrainienne, a fait savoir hier qu'il fera tout ce qu'il peut pour rendre la vie impossible au futur président élu dimanche, Victor Iouchtchenko. «Nous avons été témoins d'un scénario de prise de pouvoir planifiée outre-Atlantique», a lancé l'ancien candidat prorusse, qui a remporté 44 % des suffrages dimanche, contre 52 % pour Iouchtchenko.

Manoeuvres. Fort de ses très bons scores à l'est et au sud du pays, où il a souvent recueilli près de 90 % des voix, et du soutien de la Russie, qui n'a certainement pas si vite renoncé à se mêler des affaires ukrainiennes, Ianoukovitch refuse toujours de reconnaître sa défaite et semble prêt à toutes les manoeuvres pour savonner la planche du nouveau président. Pour commencer, son équipe a déposé plusieurs plaintes, auprès de la Commission électorale et de la Cour suprême, contre le déroulement du scrutin de dimanche, qui vont retarder ­ mais certainement pas empêcher, car la victoire est suffisamment nette ­ l'investiture de Iouchtchenko.

Le futur président a ainsi dû faire de nouveau appel à ses supporters dans la rue, hier, leur demandant d'aller bloquer le siège du gouvernement où Ianoukovitch avait annoncé son intention de réunir un Conseil des ministres. Un millier de militants ont bloqué le bâtiment au centre de Kiev, à grand renfort de drapeaux et écharpes