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Libération

Au Sénégal, un espoir de paix au bout du tunnel de la guerre

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Accord signé hier entre Dakar et des indépendantistes de Casamance.
publié le 31 décembre 2004 à 3h40

C'est devant un symbole de l'Etat sénégalais, le bâtiment de la Gouvernance à Ziguinchor, que le dirigeant du Mouvement démocratique des forces de Casamance (MFDC), Augustin Diamacoune Senghor, et le ministre sénégalais de l'Intérieur, Ousmane Ngom, ont paraphé hier un accord qui devrait théoriquement mettre un terme à un conflit vieux de vingt-deux ans. C'est devant ce même bâtiment qu'en 1982, des milliers de manifestants avaient tenté de remplacer le drapeau national par un drapeau blanc. Dispersée par la force, cette marche de protestation contre la négligence avec laquelle Dakar gérait cette province enclavée et déprimée par la sécheresse, fut suivie de nombreuses arrestations, dont celle de l'abbé Diamacoune.

Sang. En 1983, une nouvelle manifestation était réprimée dans le sang. Les indépendantistes passaient à la lutte armée. Depuis, le conflit a connu des phases violentes et plusieurs accords de cessez-le-feu, dont le dernier, signé en 2001 sous la présidence d'Abdoulaye Wade, n'a pas été respecté plus que les autres. Cette fois, les Casamançais veulent y croire. Epuisés par une guerre dont ils sont les principales victimes, ils ont afflué vers Ziguinchor pour suivre la cérémonie à laquelle étaient également conviés des représentants de tous les partis sénégalais et du corps diplomatique. Le président Wade, qui avait fait du règlement de ce conflit le premier défi de son arrivée au pouvoir en 2000, tient apparemment à en faire une date historique, sinon définitive. «C