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Libération

A mi-mandat, Lula toujours ami avec la rigueur

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publié le 3 janvier 2005 à 23h22

São Paulo de notre correspondante

Le président Lula a achevé, samedi, sa deuxième année au pouvoir sur une mesure symbolique : la hausse du salaire minimum, de 260 à 300 reais (1), inaugurant ainsi la «nouvelle phase» dans laquelle va entrer, selon lui, la deuxième moitié de son mandat : celle du «développement» et de «l'insertion sociale». Une façon pour le leader de gauche, élu pour réduire la pauvreté dans l'un des pays les plus inégalitaires au monde, d'admettre qu'il n'a pas été jusqu'ici à la hauteur des attentes.

+ 5 % de croissance. Bon sur l'économie, mais peut mieux faire sur le social : c'est sur ce bilan paradoxal que Lula arrive à mi-mandat. Sa popularité est néanmoins en hausse (65,4 % en décembre, contre 58,8 % en septembre), grâce à la reprise économique, qui a réduit le chômage. Après la récession de 2003, la croissance doit finir l'année à plus de 5 % du PIB. Mais, jusqu'ici, elle a été peu redistributive. Lula a serré son budget au maximum, pour la deuxième fois depuis son arrivée au pouvoir et sans que le Fonds monétaire international le lui demande.

Certes, il y a des avancées. Comme les quotas permettant l'entrée de jeunes défavorisés à l'université, pénalisés par le niveau désastreux de l'école publique, ou «Bourse famille», le principal programme social, qui triple l'aide mensuelle moyenne aux plus démunis et devrait englober 11,4 millions de familles en 2006. 5,9 millions d'entre elles en bénéficient déjà. Brasília assure que les fraudes qui ont entaché