Il a de l'humour et, hier, en déposant son bulletin dans l'urne, il annonçait la couleur : «Normalement, je devrais l'emporter dès le premier tour.» Le centriste Stipe Mesic, 70 ans, président sortant et grand favori de la présidentielle, devra tout de même disputer un second tour. Pour quelques dixièmes de point : Mesic a obtenu dimanche 49,03 % des voix, loin devant Jadranka Kosor, 20 %. Les pouvoirs du président sortant, tels que les définit la nouvelle Constitution croate, sont très limités, mais, symbolise la marche vers une prochaine intégration dans l'UE. Certes, la classe politique croate est peu ou prou unanime sur le sujet, à commencer par les douze autres candidats en lice, notamment sa seule adversaire sérieuse, Jadranka Kosor, vice-Premier ministre qui porte les couleurs du HDZ (Communauté démocratique croate), le parti créé par Franjo Tudjman, nationaliste intransigeant et défunt père de l'indépendance, qui avait régné d'une main de fer sur cette ex-république yougoslave depuis 1991 jusqu'à sa mort, en décembre 1999. Elu triomphalement deux mois plus tard à la tête de l'Etat, Stipe Mesic, qui avait été l'un des proches de Tudjman avant de rompre avec lui en 1994, fut l'homme qui sortit le pays de l'isolement, notamment vis-à-vis des Européens.
Cohabitation. Lors du scrutin de novembre 2003, le HDZ a reconquis la majorité parlementaire, et son leader Ivo Sanader dirige le gouvernement. Néanmoins, les Croates ont pris goût à la cohabitation et Mesic le sait, souli