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Libération

Bagdad: le gouverneur tué et le scrutin du 30 janvier miné

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Les attentats redoublent, le boycott des partis aux législatives s'étend.
publié le 5 janvier 2005 à 23h24

Bagdad envoyée spéciale

C'est calme, beaucoup trop. Au centre de Bagdad, pas une voiture, ou presque, ne klaxonne sur les avenues au bitume défoncé par les blindés. La plupart des quartiers restent silencieux, les écoles à moitié vides, les magasins fermés. Les bâtiments officiels, la résidence protégée des ministres, le siège des partis politiques ou les commissariats semblent déjà sous couvre-feu. Et pourtant, c'est le milieu de la journée. Dans la ville immobile, il n'y a plus qu'une question qui vaille : où ça va taper ? Les élections parlementaires sont prévues le 30 janvier en Irak et des attentats marquent chacun des jours de la campagne.

Vers 8 heures, hier, une première explosion fait trembler les vitres de la capitale. C'est une voiture piégée près d'un poste de police : 12 morts. Quelques tirs de mortiers, depuis les quartiers sud, maintiennent la tension. Une heure plus tard, au nord de la ville cette fois, des hommes en armes embusqués ouvrent le feu sur un convoi officiel. A côté des voitures fumantes, les quelques passants demandent presque comme une politesse : «C'était qui ?» Un vendeur de cigarettes, deux gardes et le gouverneur de la ville viennent de mourir. Un voisin soutient que le vendeur de cigarettes s'appelait Hamid, mais personne ne se souvient du nom du gouverneur. C'était Ali Radi al-Haïdari, et il avait geint naguère sur cette absence de mémoire à l'une de ses rares apparitions publiques, voilà quelques jours. Il revenait d'un exil à Londres, avai