Santiago du Chili de notre correspondante
Augusto Pinochet est plus que jamais cerné dans les affaires de violations des droits de l'homme. Mais l'enquête sur ses comptes secrets, à la banque américaine Riggs doit tout autant, sinon plus, l'empêcher de dormir.
En juillet, lorsque le Sénat américain révèle, dans une enquête, une fortune au nom de l'ancien dictateur et de son épouse atteignant les 8 millions de dollars, l'émotion est vive au Chili. La famille Pinochet et ses plus fervents soutiens nient aussitôt. Les révélations relevant du blanchiment d'argent, du trafic d'armes et de la fraude fiscale ont pourtant vite raison de leurs doutes. Mi-novembre, les avocats de la défense de l'ancien général parviennent à justifier l'origine des 8 millions de dollars auprès du juge d'instruction Sergio Muñoz. Le magistrat est chargé de déterminer l'origine de cette «fortune» conservée sur des comptes et des sociétés écrans des Caraïbes. Il instruit également les plaintes déposées contre l'ancien dictateur pour corruption, enrichissement illicite et fraude fiscale. La fortune du couple, qui s'expliquerait, selon la défense, par des économies personnelles, des investissements et des dons de particuliers, s'élèverait en fait au double de la somme justifiée. Le quotidien chilien La Nacion a révélé que la police chilienne évaluait les fonds conservés par Pinochet à la Riggs, entre 1985 et 2004, à un peu plus de 16 millions de dollars. Il estime aussi que la manière dont l'ancien général a