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Libération

Ukraine: premiers pas risqués de Iouchtchenko

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Le futur président va tenter d'apaiser sa relation avec Moscou et de lutter contre la corruption.
par Annette BERNIER
publié le 5 janvier 2005 à 23h24

Kiev correspondance

Victor Iouchtchenko n'a pas attendu la proclamation officielle de sa victoire, désormais inévitable malgré les protestations du camp perdant, pour ébaucher les grandes lignes de sa présidence. Le leader de la révolution orange a multiplié les déclarations rassurantes à l'égard du voisin russe, qui avait misé sur son rival malheureux, le Premier ministre démissionnaire Victor Ianoukovitch. En même temps, il a été très clair sur sa priorité : voir son pays de 48 millions d'habitants, voisin de l'Union européenne depuis l'élargissement de mai dernier, en devenir membre un jour.

Vers Moscou. Iouchtchenko a annoncé qu'il effectuerait sa première visite officielle à Moscou. Mais il a aussi remis en question la création d'une union économique avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, un projet cher au président Vladimir Poutine. Sur un autre dossier sensible avec Moscou, celui des relations de l'Ukraine avec l'Otan, il est resté très discret. «La question d'une adhésion à l'Otan soulève l'opposition de Moscou, dont la flotte est toujours ancrée en Crimée, mais aussi celle du complexe militaro-industriel ukrainien, très lié à la Russie», souligne l'expert indépendant Olexandre Derhatchev.

Les plus grands défis de Iouchtchenko, cependant, seront internes. Le président sortant Léonid Koutchma laisse un pays miné par la corruption, à l'économie dominée par de puissants clans politico-financiers qui ont fait fortune grâce à des privatisations opaques. Iouchtchenk