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Libération

Une résidence surveillée pour les étrennes de Pinochet

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publié le 5 janvier 2005 à 23h25

Santiago du Chili

de notre correspondante

Bonne année, Augusto Pinochet ! Hier, la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire au Chili, a confirmé sa mise en examen par le juge d'instruction, Juan Guzman, pour sa responsabilité présumée dans un homicide et neuf «enlèvements» d'opposants, dont les corps n'ont jamais été retrouvés.

Cette décision comprend également sa mise en résidence surveillée qui devrait être fixée à Los Boldos ­ la luxueuse propriété provinciale de Pinochet sera désormais cernée par les gendarmes ­ et sa prise d'empreinte avec photos, à l'instar de n'importe quel inculpé.

Ce n'est pas la première fois que Pinochet, contre lequel plus de 300 plaintes ont déjà été déposées, se retrouve poursuivi dans son pays pour violations des droits de l'homme. En janvier 2001, le même juge Juan Guzman le met en examen pour 75 assassinats, et le garde en résidence surveillée pendant quarante-deux jours. Mais l'affaire est classée un an plus tard par la Cour suprême, qui estime l'ancien dictateur (85 ans à l'époque) affecté de «démence sénile» et donc trop fragile pour assurer sa défense.

Depuis, l'immunité d'Augusto Pinochet ­ dont il bénéficie automatiquement en tant qu'ancien président (autoproclamé) de la République (1973-1990) ­ semblait un barrage infranchissable, lui garantissant l'impunité. Jusqu'en août dernier, quand la Cour suprême, doutant de la «démence» de Pinochet, est revenue sur sa position, levant l'immunité de l'ex-dictateur. Elle a alors chargé le juge