Menu
Libération

En Pologne, le passé communiste sanctionné

Article réservé aux abonnés
Le président de la Chambre basse démissionne après des révélations sur son passé d'agent secret.
publié le 6 janvier 2005 à 23h26

Varsovie de notre correspondante

Quinze ans après la chute du communisme, le passé fait encore tomber des têtes en Pologne. Mercredi, Jozef Oleksy, 58 ans, un ex-apparatchik convaincu d'avoir été un agent, a dû démissionner de son poste de président de la Diète (Chambre basse). A sa place, les députés ont élu le chef de la diplomatie Wlodzimierz Cimoszewicz, qui a cédé sa place à son vice-ministre Adam Rotfeld, un diplomate sans affiliation politique. Ce dernier n'officiera que quelques mois, le gouvernement minoritaire de Marek Belka n'ayant guère de chances de survivre aux législatives prévues d'ici à l'été. Cimoszewicz, dont le nom revient comme possible candidat du SLD (la gauche postcommuniste au pouvoir) à la présidentielle de l'automne 2005, aura peu de temps pour redorer l'image du parti. Miné par les scandales, il recueille à peine 6 % d'opinions favorables dans les sondages alors qu'il avait emporté 41 % des voix aux législatives de 2001.

«Une personne publique ne peut être l'objet de suspicions ou d'accusations», a reconnu Oleksy tout en clamant son innocence. Deux semaines plus tôt, un tribunal spécial avait conclu qu'il avait menti et qu'il avait «bien été dans les années 1970-1978 un agent des services de renseignements et [qu'il] transmettait des informations écrites et percevant une rémunération». Parlementaires, ministres, magistrats et hauts fonctionnaires doivent déclarer s'ils ont collaboré avec la police politique. Un aveu n'entraîne pas de sanction automa