Le temps est loin où le président français fustigeait l'«illégalité» de la guerre en Irak et les «erreurs» américaines. Jacques Chirac, qui fut le héros du «camp de la paix», plaide désormais pour «la vitalité du lien transatlantique». S'exprimant hier lors de la présentation des voeux du corps diplomatique, le président de la République a ainsi placé l'année 2005 sous un double sceau : l'Europe d'abord, avec le référendum sur la Constitution prévu d'ici à l'été, mais aussi «l'unité retrouvée de la communauté internationale».
Pour marquer cette volonté de rapprochement, le chef de l'Etat se rendra à Washington autour de la fin février. George W. Bush rentrera alors d'une tournée sur le Vieux Continent où il aura notamment participé au sommet extraordinaire de l'Otan, le 22 février, et où il aura rencontré les responsables européens. Autant de gestes qui montrent, aux yeux de Paris, l'attitude plus conciliante de Washington à l'égard de l'Europe et sa volonté de collaborer davantage pour résoudre les crises internationales.
Désastre en Irak. Alors que ses ministres et diplomates s'échinaient à répliquer au French bashing (la campagne antifrançaise dans les médias américains), Chirac a toujours nié la détérioration des relations bilatérales provoquée par sa montée au créneau au printemps 2003 contre la guerre en Irak. Face au désastre de l'après-guerre, les Américains ont, depuis, dû se tourner vers l'ONU pour chercher des soutiens, ce que Paris a interprété comme un début de co