Londres de notre correspondante
Vingt-six millions de livres (37 millions d'euros) dérobés, le 19 décembre, dans les coffres de la Northern Bank de Belfast. Ce braquage historique est aujourd'hui à l'origine d'une crise politique en Irlande du Nord.
Certitudes. Immédiatement après l'annonce de ce hold-up, les interrogations ont fusé sur l'implication éventuelle d'un des groupes paramilitaires qui oeuvrent à la frontière du politique et du banditisme. Vendredi, le chef de la police d'Irlande du Nord, Hugh Orde, est passé des interrogations aux certitudes, accusant les hommes de l'IRA d'être les auteurs du hold-up. Lors d'une conférence de presse, il a indiqué que tous les éléments «de l'enquête [allaient] dans cette direction», ne donnant toutefois aucune indication sur les éventuelles preuves détenues par la police. Aussitôt, Martin McGuinness, numéro 2 de Sinn Féin, et souvent présenté comme l'un des pères de l'IRA, est sorti du bois. «Les hommes de l'IRA ne sont pas impliqués dans ce vol. C'est une nouvelle tentative pour miner le processus de paix. Sinn Féin résistera à toute tentative de marginaliser ou de criminaliser notre parti.» Mettant en cause la police irlandaise, McGuinness a estimé qu'elle n'avait «pas la moindre preuve».
Pure spéculation, manipulation politique ? Le secrétaire d'Etat en charge de l'Irlande du Nord, et qui a tout fait pour obtenir un accord entre les deux factions les plus opposées mais les plus puissantes depuis les dernières élections, ne s'est g