Sihem Bensedrine, rédactrice en chef de Kalima, journal tunisien indépendant publié sur l'Internet, fait partie du Comité pour la libération de Florence Aubenas. Dans un texte publié lundi, ce collectif de journalistes arabes appelle à la mobilisation pour notre envoyée spéciale à Bagdad. Militante des droits de l'homme, Sihem Bensedrine a publié en 2003 Lettre à une amie irakienne, avec une préface de Florence Aubenas.
Qu'espérez-vous en lançant cet appel ?
En tant que journalistes arabes, nous avons une responsabilité particulière dans ce qui est arrivé à Florence. S'il lui arrivait quelque chose, ce serait d'abord notre échec, plus encore que celui des médias occidentaux. Aujourd'hui, nous nous impliquons parce qu'il est important de dire que Florence faisait son boulot en Irak et que ça, c'est sacré. Il y a de moins en moins de journalistes indépendants dans ce pays. Si les rares voix libres qui racontent encore ce qui se passe là-bas disparaissent, le grand perdant sera le peuple irakien, déjà maltraité de tous côtés. Je n'oserais pas jeter la pierre à ceux qui disent «n'y allons plus», c'est humain, mais c'est grave si dans cette partie du monde on n'entend plus qu'une seule voix.
Qui sont les signataires ?
Des journalistes de toutes tendances, des islamistes modérés aux nationalistes arabes. Le patron du plus influent quotidien en arabe, Al-Qods, fait partie de notre équipe, c'est un grand atout. Des confrères des deux grandes chaînes de télévision arabophones, Al-Jezira