Aceh (Indonésie) envoyé spécial
L'arrivée imprévue dans la province d'Aceh de dizaines de journalistes et de centaines de secouristes civils et militaires contrarie au plus haut point l'armée indonésienne, qui exerçait jusqu'alors, sans témoins extérieurs, une répression brutale à l'encontre du mouvement séparatiste et de leurs sympathisants civils (Libération du 4 janvier). Le chef d'état-major indonésien, le général Endriartono Sutarto, l'a fait savoir haut et fort mardi en déclarant que l'armée accompagnerait et superviserait désormais les missions de distribution d'aide humanitaire à l'extérieur de la capitale de la province, Banda Aceh. Pour le chef d'état-major, ces mesures sont nécessaires pour protéger les travailleurs humanitaires des agissements du Gerakan Aceh Merdeka (GAM, Mouvement Aceh libre), la rébellion qui se bat pour l'indépendance de la province depuis 1976.
Navires français. Le vice-président indonésien, Yusuf Kalla, a en outre décrété hier que les militaires étrangers devaient se retirer le plus vite possible d'Aceh : «Trois mois, c'est suffisant. En fait, le plus tôt sera le mieux.» Des militaires de nombreux pays des Etats-Unis en passant par l'Espagne, Singapour et le Brésil sont présents sur le terrain pour acheminer l'aide indispensable aux centaines de milliers de personnes sinistrées par le séisme et le raz de marée qui a frappé la province le 26 décembre. Deux navires de la marine française doivent mouiller demain au large d'Aceh.
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