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Libération

Irak : le débat électoral se libère le temps d'un voyage à Paris

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Des représentants de divers partis irakiens ont été reçus en France.
publié le 15 janvier 2005 à 23h38

Mostafa Daoud Salman al-Ani est le premier à prendre la parole : «En temps normal, les journalistes sont connus pour leur courage. Avez-vous le courage nécessaire pour aller en Irak ?» Autour de la table, cet homme à la barbe blonde incarne la mouvance islamiste sunnite. Sa question en forme de défi s'adresse aux quatre reporters assis en face de lui. Son voisin communiste, Ali Aoude al-Aqabi, tempère : «Nous ne vous demandons pas de risquer votre vie, mais, pour la première fois après des décennies de dictature, nous allons avoir des élections. C'est un événement historique.»

Craintes. Patriotes kurdes ou arabes, islamistes chiites ou sunnites, Assyriens, démocrates, laïques, ils représentent quatorze partis politiques irakiens. En une semaine, ils ont déjà été reçus au Sénat, au ministère de l'Intérieur, au Conseil constitutionnel, à l'UMP, à la préfecture du Val-de-Marne... Une rencontre avec la presse vient conclure cette découverte accélérée des rouages de la démocratie française.

Ils craignent que la disparition de Florence Aubenas et Hussein Hanoun al-Saadi, qu'ils disent tous «regretter», entraîne le départ des derniers correspondants français. «Votre présence est très importante. Si on prend l'exemple de Fallouja, la bataille n'a été couverte que du côté américain», insiste Mostafa Daoud Salman al-Ani, du Parti islamiste irakien, une formation issue des Frères musulmans. Un responsable chiite le prend à partie. «Ces terroristes poursuivent quel objectif avec leurs enl