Un ancien officier bosno-serbe de haut rang, Vidoje Blagojevic, a été condamné hier à dix-huit ans de prison pour complicité de génocide dans le massacre de plus de 7 000 musulmans à Srebrenica, la deuxième condamnation pour génocide de l’histoire du Tribunal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie.
«La chambre conclut que le colonel Blagojevic est coupable de complicité de génocide pour avoir assisté ou aidé à commettre un génocide», a déclaré la juge du TPI pour l’ex-Yougoslavie, Carmen Maria Argibay. A ce jour, seul le général serbe de Bosnie Radislav Krstic avait été condamné, également pour le massacre de Srebrenica en 1995.
Après la prise de cette enclave musulmane du nord-est de la Bosnie placée sous la protection de l’ONU, les forces serbes avaient exécuté les hommes en âge de combattre faits prisonniers et expulsé les femmes, les enfants et les vieillards. En avril dernier, les juges de la cour d’appel avaient condamné le général à trente-cinq ans de prison, estimant que «la chambre de première instance [avait] eu raison de prendre en considération les conséquences qu’auraient eu à long terme l’élimination de 7 000 à 8 000 hommes de cette communauté».
Les juges du colonel Blagojevic ont suivi la même logique. Aux yeux du TPI, le carnage de Srebrenica, le plus important crime de masse commis en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, a bien les caractéristiques d’un génocide. Une jurisprudence qui va peser sur le procès de Slobodan Milosevic, l’ancien homme fort de