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De Mao à Maisons-Laffitte en Chine

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Un ex-garde Rouge reconverti dans l'immobilier s'est offert une copie non conforme de château français, simple produit d'appel pour vendre les mille villas de luxe de son complexe résidentiel.
publié le 25 janvier 2005 à 0h03

Pékin intérim

Avec sa flamboyante façade de pierre blanche et son clocheton d'ardoise, l'édifice aurait pu se contenter d'être la première contrefaçon made in China d'un château français, celui de Maisons-Laffitte (Yvelines). Au cours de son inauguration, Zhang Yuchen, seigneur de ce château-hôtel érigé à 25 kilomètres du centre de Pékin, a pourtant pris soin de souligner sa volonté de «ne pas faire un clone, mais de permettre aux Chinois de mieux connaître la culture française des XVIIe et XVIIIe siècles». Exotique mission pour un ancien garde Rouge reconverti dans l'immobilier qui a fait fortune en bâtissant, au début des années 90, les premiers lotissements de villas haut de gamme de la banlieue pékinoise. Avant que la concurrence immobilière soit exacerbée par l'expansion d'une classe moyenne (près d'un Chinois sur cinq aujourd'hui) avide de prestige comme de nouveauté.

Complexe résidentiel. C'est cette évolution qui, au tournant du siècle, va indirectement déclencher l'enthousiasme du promoteur pour la France classique : pour valoriser et mieux vendre à cette élite les mille villas superluxueuses du nouveau complexe résidentiel qu'il a alors en tête, Zhang Yuchen estime qu'il a besoin d'un «produit d'appel». Son goût pour la littérature le fait pencher pour un lieu de culture, avant que la visite d'un vignoble lui donne envie de parier sur l'oenologie, alors balbutiante en Chine. Il se décide du coup pour un château français qui, dans son esprit nourri des aventures du Co