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Libération

Irak : le Kurdistan échappe aux batailles, même électorales

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publié le 28 janvier 2005 à 0h11

Erbil envoyé spécial

C'est au volant de sa voiture que Ferhad Pirbal fait campagne. Dans son véhicule tapissé d'affiches, il sillonne les rues encombrées de la ville, s'arrête de temps à autre pour haranguer les badauds au micro et distribuer des tracts. «Nous n'avons pas accès aux médias. C'est la seule façon pour nous de faire entendre notre voix.» Ce professeur de littérature conduit une liste indépendante formée surtout d'universitaires. Une gageure dans une société entièrement organisée autour de ses deux formations rivales, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

«Je veux sortir de cette vie politique sans débat et sans réflexion où deux grands chefs décident et les autres obéissent», explique-t-il. Autour de lui, des automobilistes arborent la couleur jaune du PDK, maître d'Erbil. Comme le reste de l'Irak, le Kurdistan s'apprête à voter dimanche. Une veillée d'armes sans meeting public, presque sans slogan. Drapeaux et coups de klaxon tiennent lieu de cris de ralliement.

Fatalisme. Dans le bazar dressé à l'ombre de l'ancienne citadelle, un vieux marchand en tenue traditionnelle, turban noir et pantalon bouffant, refuse de se prononcer sur les sujets du jour : «Ce sont nos dirigeants qui savent, pas toi et moi.» Un autre commerçant dit attendre peu de chose : «Ils se sont déjà réparti les sièges et nous font des promesses qu'ils ne respectent pas. Ils ne sont même pas capables de mettre fin aux coupures d'électricité.»

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