Ce sera le procès le plus médiatisé du monde : cent chaînes de télévision et de radio ont installé leurs camions, les envoyés spéciaux de la presse écrite ont pris d'assaut les hôtels de la région. Le procès de Michael Jackson, accusé d'attouchements sexuels sur un garçon de 12 ans, de kidnapping, d'avoir donné de l'alcool à un mineur en tout, dix chefs d'inculpation , s'ouvre aujourd'hui dans la petite ville californienne de Santa Maria, au nord de Los Angeles.
«Bâillon». L'audience sera publique, mais le juge Rodney Melville veut éviter le précédent O.J. Simpson le footballeur, accusé d'avoir tué sa femme et son ami, a été acquitté: un procès spectaculaire retransmis en direct, battant les records d'audience, véritable ancêtre de la télé-réalité. Il a donc imposé un gag order, un «bâillon» qui interdit aux avocats, au tribunal, aux parties civiles de parler à la presse. Caméras, téléphones portables, ordinateurs seront prohibés dans l'enceinte du tribunal.
Michael Jackson avait déjà eu des ennuis : il y a plus de dix ans, une première inculpation pour pédophilie. Mais en 1993, le garçon de 13 ans et sa famille avaient renoncé à venir témoigner contre lui. Le chanteur aurait versé quelque 16 millions de dollars à la famille pour qu'elle retire sa plainte.
On retrouve aujourd'hui le même procureur qu'en 1993, Tom Sneddon. A l'époque, il avait perdu la bataille. Cette fois, il va jusqu'au bout. Le garçon concerné, âgé maintenant de 15 ans, son frère de 14 ans et toute sa fa