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Libération

Géorgie : mort suspecte du Premier ministre

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Zourab Jvania, pilier du nouveau pouvoir, a été retrouvé asphyxié chez un ami à Tbilissi.
publié le 4 février 2005 à 0h22

Moscou de notre correspondante

Parmi l'équipe qui dirige la Géorgie depuis la «révolution de la rose» de novembre 2003, il était considéré comme le plus sage et le plus expérimenté : Zourab Jvania, 41 ans, retrouvé mort asphyxié au gaz hier matin dans l'appartement d'un ami à Tbilissi, était un pilier du nouveau pouvoir. «C'est un coup dur pour le pays et pour moi en tant que chef de l'Etat», a réagi le président Mikhaïl Saakachvili, qui s'était allié à Jvania lors de la révolution de la rose et en avait fait son Premier ministre. Dans l'attente de la nomination d'un successeur, Saakachvili a souligné, hier, qu'il assumerait lui-même «la direction du pouvoir exécutif».

Zourab Jvania, père de trois enfants, a été découvert inerte peu avant 5 heures du matin par ses gardes du corps qui s'inquiétaient de ne pas réussir à le joindre au téléphone. Forçant la porte de l'appartement de son ami, le vice-gouverneur de la région de Kvemo-Kartli, les gardes ont retrouvé les deux hommes morts, chacun dans une pièce. «Il semble clair qu'il s'agit d'un empoisonnement au gaz, apparemment un accident», a très vite déclaré le ministre de l'Intérieur. Un poêle à gaz, mal branché sur sa conduite d'évacuation, pourrait avoir été à l'origine du drame. Ces circonstances étranges, et le passé agité de la Géorgie, obligent pourtant à douter de cette version. «Je pense que c'est un meurtre», assurait hier le politologue russe Sergueï Markov, proche du Kremlin, suggérant trois pistes : la vengeance d'u