Moscou de notre correspondante
Parmi l'équipe qui dirige la Géorgie depuis la «révolution de la rose» de novembre 2003, il était considéré comme le plus sage et le plus expérimenté : Zourab Jvania, 41 ans, retrouvé mort asphyxié au gaz hier matin dans l'appartement d'un ami à Tbilissi, était un pilier du nouveau pouvoir. «C'est un coup dur pour le pays et pour moi en tant que chef de l'Etat», a réagi le président Mikhaïl Saakachvili, qui s'était allié à Jvania lors de la révolution de la rose et en avait fait son Premier ministre. Dans l'attente de la nomination d'un successeur, Saakachvili a souligné, hier, qu'il assumerait lui-même «la direction du pouvoir exécutif».
Zourab Jvania, père de trois enfants, a été découvert inerte peu avant 5 heures du matin par ses gardes du corps qui s'inquiétaient de ne pas réussir à le joindre au téléphone. Forçant la porte de l'appartement de son ami, le vice-gouverneur de la région de Kvemo-Kartli, les gardes ont retrouvé les deux hommes morts, chacun dans une pièce. «Il semble clair qu'il s'agit d'un empoisonnement au gaz, apparemment un accident», a très vite déclaré le ministre de l'Intérieur. Un poêle à gaz, mal branché sur sa conduite d'évacuation, pourrait avoir été à l'origine du drame. Ces circonstances étranges, et le passé agité de la Géorgie, obligent pourtant à douter de cette version. «Je pense que c'est un meurtre», assurait hier le politologue russe Sergueï Markov, proche du Kremlin, suggérant trois pistes : la vengeance d'u