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Libération

Chaos constitutionnel en Bosnie

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Chargé d'appliquer les accords de Dayton, Paddy Ashdown veut renforcer l'Etat central.
publié le 5 février 2005 à 0h23

La fin est proche. Dans neuf mois, dix tout au plus, Paddy Ashdown sera sur le départ. Le haut représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine, chargé de l'application des accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre (1992-1995), mettra un terme à trois ans et demi d'activisme tous azimuts. Et passera le relais à un envoyé de l'Union européenne (UE). Mais d'ici là, cet adepte du parler franc et du frapper fort a du pain sur la planche. Et peu de temps pour asseoir un bilan et marteler une idée clé : la construction d'un Etat central solide, capable d'intégrer l'UE et les structures militaires de l'Otan. Autrement dit redimensionner les administrations pléthoriques ­ celles des deux entités du pays, la République des Serbes de Bosnie (RS) et la Fédération croato-musulmane ­ et autres «structures parallèles qui doublent les frais ou divisent l'efficacité du gouvernement», selon un rapport d'étude interne de l'Office du haut représentant (OHR) de novembre dernier.

Questions qui fâchent. Ashdown s'est alarmé d'un risque «d'effondrement de la construction de l'Etat», à en croire une note informelle de l'OHR datée du 2 décembre. Lors d'une réunion du Conseil de mise en oeuvre de la paix, le haut représentant, patron de l'OHR en Bosnie, a donc posé les quatre questions qui fâchent : «A quels niveaux de l'Etat doivent être situées ses principales fonctions ? un Etat décentralisé est-il la forme la plus appropriée pour la Bosnie ? La seule réduction des coûts pourr