Il n'y a pas que les grands singes et la forêt équatoriale qui en profiteront. Jacques Chirac, arrivé à Brazzaville ce vendredi pour assister au sommet des chefs d'Etat du bassin du Congo, fait un autre heureux : Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville et ami indéfectible de la France. A part Omar Bongo du Gabon et Gnassingbé Eyadéma du Togo, on fait difficilement mieux. Si les chefs d'Etat africains étaient faits du même bois que Sassou, la France n'aurait pas autant de mal à se faire respecter dans cette Afrique violente et indisciplinée qui lui vaut bien des déboires en Côte-d'Ivoire. Sassou, lui, sait où les choses sérieuses se décident. Il vient trois fois par an consulter à l'Elysée, comme au bon vieux temps de Jacques Foccart, le tout-puissant conseiller aux affaires africaines qui a officié de De Gaulle à Chirac, à l'exception des années Mitterrand.
Jacques Chirac n'était pas venu à Brazzaville depuis 1996. A l'époque, Sassou remâchait sa rancoeur d'avoir été balayé aux premières élections démocratiques par Pascal Lissouba, un professeur d'université aussi fantasque qu'imprévisible. Un an plus tard, il passait à l'offensive à la tête de sa milice, les Cobras. La guerre civile laissa la capitale en ruines et causa des dizaines de milliers de morts. L'armée française évacuait à la hâte tous les ressortissants français qui ne sont jamais vraiment revenus. Aidé par l'armée angolaise, Sassou l'emporta. Paris s'empressa de le reconnaître et le pétrolier Elf, en