Un seul être vous manque, et c'est tout un pays qui pourrait s'écrouler. Dès la nouvelle connue de la mort du «patron», Gnassingbé Eyadéma, décédé samedi à 69 ans, les autorités de Lomé se sont empressées de fermer toutes les frontières du Togo. Censé assurer l'intérim, le président du Parlement, pourtant membre du parti au pouvoir, s'est retrouvé à la porte de son pays. L'avion qui devait ramener Fambare Ouattara Natchaba de Paris à Lomé a été dérouté vers le Bénin, et les députés ont voté hier de manière expéditive sa destitution ainsi qu'une réforme de la constitution. L'armée a confié le pouvoir à l'un des fils du défunt, Faure Gnassingbé, 39 ans. Les députés l'ont élu à l'unanimité à la présidence du Parlement, ce qui lui permettra de gouverner jusqu'à l'expiration du mandat de son père en juin 2008.
L'Union africaine (UA), qui avait récemment dénoncé, lors d'une réunion à Lomé ironie du sort toute prise de pouvoir par la force, a condamné ce «transfert anticonstitutionnel». Alpha Omar Konaré, le président de la Commission de l'UA, a évoqué un «coup d'Etat militaire». De son côté, la France, ex-puissance coloniale dont Eyadéma était l'un des plus fidèles relais en Afrique, a appelé au «respect de la Constitution togolaise». A peine rentré d'un déplacement en Afrique, Jacques Chirac a multiplié, hier, les coups de fil avec plusieurs de ses homologues africains pour tenter d'éviter une nouvelle crise dans un «pré carré» africain bien mal en point.
Le coup de force de l'