A Djibouti
Olivier Morice et Laurent de Caunes, les deux avocats d'Elisabeth Borrel, la veuve du juge Borrel, vont, selon nos informations, déposer une plainte pour «pression sur la justice» à l'encontre du porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous.
Cette nouvelle procédure est la troisième en France depuis la mort de Bernard Borrel, en 1995 à Djibouti. A l'instruction de départ, toujours en cours à Paris, pour rechercher l'auteur et les causes de l'assassinat du petit juge français, s'est ajoutée une seconde procédure, à Versailles, pour «subornation de témoin». La cour d'appel de Versailles voudrait entendre le chef des services secrets de Djibouti, Hassan Saïd, comme simple témoin. Demande qui a donc vivement mécontenté le président Omar Guelleh.
L'annonce par le Quai d'Orsay, le 29 janvier, qu'il allait transmettre une copie du dossier à Djibouti ne soulève pas la seule indignation des avocats d'Elisabeth Borrel. Dans un communiqué, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) dénonce, ce week-end, «une nouvelle immixtion inadmissible de l'exécutif dans le cours de l'instruction judiciaire concernant l'assassinat du juge Bernard Borrel». Le SM a saisi le Conseil supérieur de la magistrature.
Interrogé, le Premier ministre djiboutien, Dileita Mohed Dileita, défend la position de son gouvernement : «On ne peut pas accepter, alors que nous entrons en campagne présidentielle, que notre Président puisse être bafoué, qu'il soit accusé d'être un assassin.» Le Premier ministre est