Tour de table, la semaine dernière au siège de l'Otan à Bruxelles. Il s'agit de savoir qui va payer la formation de l'armée irakienne. Seuls deux Etats sur vingt-six se portent volontaires : le Luxembourg et l'Islande. Les plus petits... En Irak, l'Otan semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre. La création d'une académie militaire à Bagdad a du plomb dans l'aile. A l'état-major de Mons (Belgique), on envisage sérieusement l'abandon du projet. Avec la situation au Kosovo et en Afghanistan, la question va être au menu du sommet informel des ministres de la Défense de l'Alliance, aujourd'hui et demain à Nice.
«Nous allons envoyer 300 instructeurs en Irak. Ils devraient y être à la fin de l'année. Cette académie formera et équipera les forces de sécurité, à raison d'un millier d'hommes par an», annonçait le secrétaire général de l'Otan, Jaap De Hoop Scheffer, dans un entretien à Libération, fin novembre. Nous en sommes loin. A peine une centaine d'instructeurs a été fournie pour le centre de formation d'Al-Rustimaya, dans la périphérie de Bagdad. Et personne ne veut payer. En pleine réconciliation avec Washington, la France pourrait toutefois faire un geste financier. Mais pour Paris comme pour Berlin, «il n'est toujours pas question de mettre un seul homme sur le terrain», affirme un haut gradé. Même les officiers allemands et français affectés dans les états-majors de l'Otan n'ont pas le droit de se rendre à Bagdad. Une décision qui provoque l'irritation des Américains.