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Libération

Mea-culpa pour la rigueur à la Douma

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Le Premier ministre russe échappe à la censure, pas aux critiques.
publié le 10 février 2005 à 0h28

Moscou de notre correspondante

«Il aurait fallu calculer tous les risques», «il aurait fallu prévoir les réactions des gens les plus démunis», «le Président nous avait prévenus»... Le Premier ministre russe, Mikhaïl Fradkov, s'est livré hier à un grand numéro d'autocritique devant la Douma, la chambre basse du Parlement. Confronté à une motion de défiance déposée par l'opposition communiste et ultranationaliste, Mikhaïl Fradkov a pris sur lui «toute la responsabilité» de la réforme des avantages sociaux qui, depuis le 1er janvier, a fait descendre des milliers de retraités russes dans la rue. Trois heures durant, dans l'enceinte de la Douma, qui avait refusé d'avance toute retransmission en direct à la télévision, le Premier ministre a dû affronter un feu roulant de questions et reproches. «La politique du gouvernement poursuit l'anéantissement de la population, un génocide !», a lancé le leader communiste Guennadi Ziouganov. «Notre pays ne se dirige pas vers l'Europe, mais vers l'Afrique !», a enchaîné le député libéral Vladimir Ryjkov, évoquant pêle-mêle le ralentissement de la croissance en 2004, la reprise des fuites de capitaux et la corruption qui ne fait que croître. A sa façon, toujours bouffonne, le leader de l'extrême droite, Vladimir Jirinovski, a proposé un «suicide collectif» des ministres responsables de la réforme, ainsi que de Ziouganov et de lui-même, pour n'avoir pas su empêcher son entrée en vigueur.

Comme il était prévisible, à l'issue de ce défoulement col