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Libération

La partie de poker du Nord-Coréen Kim Jong-il

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Après s'être retiré des pourparlers sur le démantèlement de son arsenal nucléaire, il entend dialoguer en direct avec les Etats-Unis.
publié le 12 février 2005 à 0h32

Le dernier coup d'éclat de Kim Jong-il, le dirigeant nord-coréen, pourrait n'être qu'un coup de poker. Après avoir proclamé, jeudi, disposer d'un «arsenal nucléaire» et se retirer sine die des pourparlers «à six» (avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Corée du Sud et le Japon) sur le démantèlement de son programme nucléaire militaire, le régime communiste pose ses conditions pour rouvrir un dialogue. Dans un entretien publié vendredi par le journal sud-coréen Hankyoreh, l'ambassadeur adjoint de la Corée du Nord à l'ONU, Han Song-ryol, a déclaré que «si les conditions sont réunies» son gouvernement pourrait retourner à la table des négociations. Il a précisé que «si les Etats-Unis veulent avoir un dialogue direct avec [la Corée du Nord]», ceci pourrait être accepté comme une «manifestation d'un changement dans la politique hostile [de Washington]». Le régime ermite réaffirme ainsi sa volonté de négocier seul à seul avec les Etats-Unis, et non plus dans le cadre de pourparlers «à six». La Maison Blanche a rejeté vendredi l'idée de discuter en direct avec Pyongyang, estimant que la question nucléaire était «un problème régional».

«Soleil du XXIe siècle.» D'un tel tête-à-tête, Pyongyang escompte tirer de Washington davantage de concessions, tant diplomatiques que financières. «Les dernières déclarations de Pyongyang pourraient se résumer à une tentative de faire monter les enchères», commente dans le Financial Times l'expert de la fondation Carnegie Jon Wolfsthal.

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