Moscou de notre correspondante
«Poutine rappelle-toi, ton peuple c'est pas du bétail !»: au milieu de la place Pouchkine à Moscou, samedi midi, Galina, 65 ans, n'a plus que sa pancarte pour se consoler. «Cette fois encore, c'est raté», soupire la vieille dame, contemplant tristement les 200 ou 300 manifestants au maximum qui ont répondu à l'appel des partis libéraux, contre les dernières réformes de Vladimir Poutine. «Quand donc serons-nous des millions dans la rue ? A quand la nouvelle révolution russe ?» A l'appel des libéraux ou des communistes, dans tout le pays samedi, des dizaines de milliers de Russes ont à nouveau manifesté contre la réforme des avantages sociaux (lire ci-dessous), qui aggrave encore la vie déjà très précaire des retraités et des malades. Mais les manifestations n'ont pas réussi à attirer les millions espérés par l'opposition.
Opérette. Une fois encore, le Kremlin a remporté l'épreuve de la rue en organisant des contre-manifestations de soutien à Vladimir Poutine dans les principales villes du pays. A Moscou, quelque 30 000 de ces pseudo-manifestants, armés de pancartes «Poutine, nous sommes avec toi» ou «Poutine notre président», avaient été ainsi convoqués sur l'avenue Tverskaïa, hermétiquement bouclée aux voitures et même aux piétons, de peur sans doute que de véritables manifestants, spontanés, veuillent se joindre au cortège ! Le soir à la télévision, qui est entièrement contrôlée par l'Etat, ce sont ces défilés d'opérette qui ont été longuement m