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Libération

Le président serbe inspecte les enclaves du Kosovo

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Boris Tadic visite la province avant des discussions sur son futur statut.
publié le 14 février 2005 à 0h34

Le président serbe Boris Tadic a commencé hier une visite de quarante-huit heures au Kosovo, la première d'un chef d'Etat serbe depuis l'instauration, en juin 1999 par les Nations unies, d'un protectorat international sur cette province de 1,8 million d'habitants, peuplée désormais à 95 % d'Albanais de souche. «C'est pour moi la visite normale d'un président serbe dans une région de Serbie pour connaître vos conditions de vie», a lancé le président serbe en arrivant à Silovo, sa première étape dans le nord du Kosovo.

Réformiste et pro-occidental convaincu, il entend ainsi rappeler clairement que le Kosovo reste, comme le précise la résolution 1244 de l'ONU, une partie intégrante de la Serbie-Monténégro, Etat qui a succédé à la Yougoslavie. Plus de 200 000 Serbes ont fui le Kosovo en 1999, après le retrait des forces serbes. Quelque 80 000 y vivent toujours, pour la plupart dans des enclaves protégées par les troupes de l'Otan contre les violences des extrémistes albanais. Des émeutes antiserbes avaient fait une vingtaine de morts en mars dernier.

«Je suis contre l'indépendance du Kosovo et pour moi elle est inacceptable», a martelé Boris Tadic dans la ville serbe de Strpce (centre du Kosovo). A Pristina, la capitale du Kosovo, il s'est entretenu avec Soren Jessen-Petersen, le chef de la Minuk (l'administration de l'ONU au Kosovo). Cette année, sous les auspices de l'ONU, devraient débuter les négociations sur le «statut final» de la province, un point crucial laissé en suspens