Berlin de notre correspondante
Le très populaire Joschka Fischer risque-t-il de tomber pour une sombre affaire de trafic de visas ? Depuis plusieurs jours, l'opposition réclame la tête du ministre allemand des Affaires étrangères qui aurait fait preuve de laxisme dans la délivrance de visas à de faux touristes ukrainiens, favorisant, selon ses détracteurs, l'arrivée massive de criminels et de prostituées en Allemagne. Le chef de la diplomatie est sorti hier de son silence pour endosser sa «responsabilité politique». Mais «ceux qui s'imaginent qu'ils vont faire tomber Fischer se trompent», a assuré le Chancelier Schröder.
Trafic. C'est l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a lancé ce scandale début février, accusant le ministre Vert d'avoir donné son «feu vert au trafic d'êtres humains». La pression devenant insupportable, le directeur du ministère allemand des Affaires étrangères, Ludger Volmer a été contraint vendredi à la démission.
En 2000, le gouvernement «rouge-vert» avait assoupli sa politique d'octroi de visas, en prévision de l'élargissement de l'UE aux pays de l'Est. Dans les mois qui suivent, l'ambassade d'Allemagne à Kiev avait notifié à Berlin un boom anormal des demandes : 298 000 visas délivrés en 2001, contre 141 200 en 1998. Le ministère n'a pas réagi. Au grand dam des médias qui révèlent que plusieurs agences de voyage, de mèche avec la mafia, auraient trempé dans ce trafic en fournissant de fausses attestations à l'ambassade.
«Il n'y a pas de politique d'ouve