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Libération

L'Olympia affiche complet pour les journalistes disparus

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Hier soir, un concert de solidarité à Paris a réuni plus de 2000 personnes.
publié le 15 février 2005 à 0h34

Des dizaines de mains s'étalent sur le mur. Des mains de chanteurs imprimées, dans le plâtre, de tous les styles, de toutes les époques. Devant ce monument de la variété française, d'autres artistes viennent, un par un, expliquer leur présence à l'Olympia, avant le lever de rideau. Face aux photographes et aux caméras, ils parlent cette fois de leurs mains tendues à ces journalistes portés disparus.

«Nous venons lancer un signe à ces gens en détresse... Et pour apaiser la folie des hommes, on essaye de leur envoyer de la musique», explique Sapho. «Le message, c'est qu'on est là, que ces photos sont accrochées et que, petit à petit, on fasse honte à ceux qui les détiennent», déclare Charles Aznavour. Est-ce utile ? «Si ça ne l'était pas, je ne serais pas là. Le soir, je ne sors pas beaucoup.» Les «photos» sont suspendues au-dessus des planches. Aux visages de Florence et de Hussein, s'est ajouté celui de Giuliana Sgrena, l'envoyée spéciale du quotidien italien Il Manifesto, enlevée à Bagdad le 4 février.

Sur le tract géant intitulé «solidaire» projeté sur la scène, figurent aussi les noms de Guy-André Kieffer et Frédéric Nérac, «journalistes manquants depuis de long mois». Le premier a disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, en Côte-d'Ivoire. Le second dans le sud de l'Irak, en mars 2003, au début de la guerre. Leurs épouses aimeraient «qu'on ne les oublie pas non plus... Car il ne peut pas y avoir de journalistes plus égaux que d'autres sur l'échelle de la solidarité».

«Tam-tam». C