Gaza envoyé spécial
Les premières dizaines d'ouvriers et de commerçants palestiniens autorisés pénètrent en Israël par le poste d'Erez, au nord de Gaza. La zone industrielle attenante, gérée par des Israéliens et des Palestiniens, résonne de bruits métalliques. Premiers signes d'un retour hésitant à la routine.
A Gaza, les limousines de l'Autorité sillonnent les rues. Mahmoud Abbas est là pour la deuxième fois depuis son élection. «Lui, au moins, il dort ici. Cela me rend fier, cela prouve le rôle de Gaza dans l'Intifada», se réjouit un ingénieur. Le nouveau président de l'Autorité palestinienne est venu resserrer les rangs de son parti, le Fatah, sermonner les «fainéants» des services de sécurité et, surtout, appeler à la raison, sinon mettre au pas, les organisations islamistes, Hamas et Jihad islamique, pour qu'elles s'engagent dans la trêve avec Israël.
Litanie commune. «En ce moment, Israël se montre coopératif, du coup, les partisans d'Abou Mazen [nom de guerre de Mahmoud Abbas] sont plus nombreux que ses opposants. De toute façon, le Hamas est "vidé" par cette Intifada. La mort de cheikh Yacine, son chef spirituel, n'a pas produit le tremblement de terre annoncé. En fait, le Hamas se trouve isolé», constate un bon observateur de l'échiquier local.
Litanie commune désormais aux organisations contraintes d'accepter le cessez-le-feu : «Nous voulons donner une chance à Abou Mazen.» Dès lors, avant toute attaque contre Israël, une «concertation» est mise en place avec l'Autori