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Libération

Chine : 200 morts dans un coup de grisou

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Le pouvoir essaie de faire bonne figure face à la répétition des catastrophes minières.
publié le 16 février 2005 à 0h35

Pékin de notre correspondant

En pleins congés du nouvel an lunaire, la Chine a connu, lundi, sa plus grave catastrophe minière depuis quinze ans. Plus de 200 personnes sont mortes et 13 ont disparu à la suite d'une explosion de gaz au coeur de la mine de charbon de Fuxin, dans la province du Liaoning (nord-est). Une nouvelle tragédie pour l'industrie minière la plus meurtrière au monde, avec quelque 6 000 morts officiellement recensés l'an dernier ; un bilan qui s'élève à 20 000 morts selon le China Labour Watch, une organisation basée à Hongkong.

Mine d'Etat. L'accident de lundi n'est pas survenu dans une des nombreuses mines illégales du pays, souvent blâmées pour le bilan humain désastreux de ce secteur industriel, mais dans une mine d'Etat, où les normes de sécurité sont théoriquement mieux respectées. Mais la demande de charbon, première source d'énergie chinoise, est telle en cette période de forte croissance que de nombreux dirigeants de mines poussent la production au maximum, au détriment de la sécurité. En 2004, la Chine a produit 35 % du charbon de la planète, mais a subi 80 % des accidents mortels du secteur minier mondial. Soit cent fois plus de victimes par tonne extraite qu'aux Etats-Unis.

Alors que le pays célèbre le nouvel an chinois, le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao ont très vite lancé des appels à tout faire pour sauver les 13 mineurs encore prisonniers de la terre et à renforcer la sécurité dans les mines. Mais ces appels apparaissent