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Le protocole de Kyoto se jette a l'eau

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Le traité sur le climat, signé en 1997 et ratifié depuis par 141 pays, entre en vigueur aujourd'hui. Jour historique ou journée de dupes ?
publié le 16 février 2005 à 0h35

Géopolitique du climat, jour J. Aujourd'hui, l'ONU officialise l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, signé dans la ville japonaise en 1997. Ratifié par 141 pays, ce traité résulte directement de la convention sur le climat signée au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Texte fondateur, où les Nations unies s'affirmaient, dans un élan dont on pouvait craindre qu'il demeure pure rhétorique, «résolues à préserver le système climatique pour les générations présentes et futures». Quatorze années plus tard, la pétition de principe se mue en un épais traité, nanti de chiffres, de mécanismes de vérification et de punition, à l'instar d'un accord de réduction d'armes nucléaires. Mais le volet coercitif ne concerne que les 30 pays industrialisés qui se sont engagés à réduire leurs émissions de 5,2 % en 2012 relativement à celles de 1990. Et l'avenir de la diplomatie du climat oscille entre un Jacques Chirac proclamant hier l'objectif d'une «division par quatre des émissions des pays développés» et un George W. Bush déterminé à rejeter toute obligation internationale pour les Etats-Unis. Journée historique, ou de dupes ?

Combustibles fossiles. La version optimiste trace une ligne droite entre l'alerte scientifique (née à la fin des années 80) et la décision politico-diplomatique. Les climatologues ont instruit le dossier : Homo industrialis a déjà bousculé l'équilibre millénaire de l'atmosphère, hissant les gaz à effet de serre (gaz carbonique et méthane p