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Libération

Les Libanais pleurent Hariri et cherchent des coupables

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publié le 16 février 2005 à 0h35

Beyrouth correspondance

«Dans ce pays, on peut déposer des bombes mais pas des roses», répond sèchement Imad au policier en faction devant la maison de Rafic Hariri. Aucun emplacement n'a été prévu pour les bouquets. En désespoir de cause, il abandonne le sien au pied des caméras de télévision et rejoint sa mère, qui a pris place dans l'assistance rassemblée depuis 7 h 30 aux portes du domicile de l'ancien Premier ministre libanais, tué lundi dans un attentat qui a fait une quinzaine de morts dans le centre de Beyrouth. Ils sont une cinquantaine, venus par curiosité, en voisins ou pour témoigner de leur peine. Le visage fermé, Ahmed, étudiant en sciences, évoque le «symbole politique» que fut le dirigeant défunt, «le seul qui parlait au nom de tout Beyrouth, de tout le Liban». A sa gauche, un vieil homme, les yeux emplis de larmes, s'étrangle en se souvenant de celui qui «a reconstruit la capitale et savait se montrer généreux envers les plus faibles».

Prières. De l'autre côté de la barrière, des personnalités politiques et religieuses, des notables, des amis s'engouffrent dans le bâtiment après avoir été minutieusement fouillés. Une file de plus en plus longue se forme devant les ascenseurs pour accéder à l'immense salle de conférences transformée en lieu de prières. Là, la famille serre des mains depuis le matin. Des députés de l'opposition y croisent des ministres prosyriens. Le Tout-Beyrouth a fait le déplacement pour dire sa peine et sa colère. Et quand le fils aîné de Ra