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Libération

Sérieux revers politique pour Lula au Brésil

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Sa formation, le Parti des travailleurs, a perdu la présidence du Parlement.
publié le 16 février 2005 à 0h35

São Paulo de notre correspondante

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva vient d'essuyer son plus sérieux revers politique depuis son arrivée au pouvoir, il y a deux ans. Contre toute attente, sa formation, le Parti des travailleurs (PT), a perdu hier la présidence du Parlement. Le candidat du PT à ce poste clé, Luiz Eduardo Greenhalgh, un avocat qui a défendu les victimes de la dictature et les sans-terre, a été défait par Severino Cavalcanti, du Parti progressiste (PP, droite), élu au second tour par 300 voix sur 498. Cavalcanti sera en poste jusqu'à la fin du mandat de Lula, en 2006.

Au compte-gouttes. «Cette défaite est due à la rébellion des députés de la propre coalition parlementaire de Lula, qui se plaignent de ne recevoir qu'au compte-gouttes les fonds destinés à leurs régions, une revendication dont Severino, qui défend aussi la hausse du salaire des députés, s'est fait le porte-parole», note le politologue André César.

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, il y a vingt ans, le président du Parlement ne sera pas membre du parti ayant le plus grand nombre de députés ­ en l'occurrence, le PT.

Même si le PP de Cavalcanti fait partie de la coalition parlementaire de Lula, le chef de l'Etat va devoir négocier âprement le contrôle de l'ordre du jour du Parlement ­ l'une des prérogatives du président de la Chambre ­, ainsi que l'approbation des réformes qu'il prévoit. Cavalcanti a déjà confirmé ces craintes. Après avoir déclaré qu'il ne s'opposera