Rome de notre correspondant
Giuliana Sgrena est apparue hier, à travers un message vidéo remis par ses ravisseurs à la télévision américaine APTN, le premier depuis son enlèvement, le 4 février en plein centre de Bagdad. Visiblement très éprouvée, amaigrie, vêtue d'une sorte de treillis vert, la journaliste du quotidien Il Manifesto a demandé à plusieurs reprises et en larmes le retrait du contingent italien d'Irak. «Je demande à tous, à tous ceux qui ont lutté contre la guerre, contre l'occupation, je vous en prie, aidez-moi, ce peuple ne doit plus souffrir ainsi. Retirez-vous d'Irak, plus personne ne doit venir en Irak parce que tous les étrangers, tous les Italiens sont considérés comme des ennemis. S'il vous plaît, faites quelque chose pour moi», a-t-elle lancé les mains jointes en prière. «Ma vie dépend de vous, faites pression sur le gouvernement, aidez-moi», a-t-elle ajouté. Plusieurs fois répétée, la demande de retrait d'Irak de toutes les forces d'occupation étrangères a également, et bizarrement, été prononcée en français. Dans le message vidéo, Giuliana Sgrena apparaît assise, seule devant un mur blanc, avec pour unique indication une inscription en arabe écrite en rouge et en surimpression indiquant «Moudjahiddin sans frontières», une organisation jusqu'à présent inconnue.
«Préoccupés». «Nous avons été choqués par le message vidéo parce que nous n'avions jamais vu Giuliana pleurer», ont réagi les parents de la journaliste qui, mardi, avaient prié les ravisseurs de