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Libération
Interview

«Les civils népalais sont pris entre deux feux»

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publié le 18 février 2005 à 0h38

Secrétaire générale d'Amnesty International, la Bangladaise Irène Khan revient d'une mission de six jours au Népal, la première d'une organisation de défense des droits de l'homme depuis que le roi Gyanendra s'est emparé des pleins pouvoirs et a déclaré l'état d'urgence, le 1er février dernier. De passage à New Delhi, Irène Khan a répondu aux questions de Libération.

Quel bilan tirez-vous de votre visite au Népal ?

Depuis maintenant neuf ans, le Népal traverse un conflit qui s'est déjà traduit par des violations massives des droits de l'homme, tant de la part des rebelles maoïstes que de l'armée. Cette guerre avait déjà anéanti les droits fondamentaux dans les campagnes, et maintenant l'état d'urgence fait la même chose dans les zones urbaines, notamment en interdisant les droits d'expression, de réunion et la liberté de la presse. La société civile est totalement muselée, et partout où nous sommes allés, nous avons constaté un profond sentiment de peur et d'incertitude au sein de la population. Dans les faits, les militaires contrôlent les opérations, pas le pouvoir politique.

La dernière fois que le roi a décrété l'état d'urgence, en 2001, cela s'est soldé par un véritable bain de sang. Craignez-vous la même chose cette fois-ci ?

Les ONG sur place affirment avoir de plus en plus de témoignages concernant des atrocités commises par les maoïstes. Il y a donc une intensification des violations des droits de l'homme des deux côtés, et ce sont les civils qui se retrouvent pris entr