Washington de notre correspondant
L'Irak ayant officiellement rejoint le camp du «bien», il y avait une place à prendre dans «l'axe du mal». Depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, Damas s'est imposé dans ce rôle. Les Américains ont redoublé de sévérité : la Syrie, a encore déclaré hier George W. Bush, «s'est mise d'elle-même en dehors des progrès du Grand Moyen-Orient». Il a appelé le régime de Bachar al-Assad à livrer ceux qui, depuis le sol syrien, aident les insurgés en Irak, et à retirer ses troupes du Liban, comme le lui a demandé l'ONU.
Sans aller jusqu'à accuser les Syriens d'avoir directement organisé cet attentat, Washington considère qu'ils en portent la responsabilité, de par «leurs ingérences continuelles dans les affaires libanaises». L'ambassadrice américaine à Damas, Margaret Scobey, a été rappelée à Washington, l'acte le plus fort dans l'échelle de la défiance diplomatique. Et depuis deux jours, les Etats-Unis réfléchissent à des sanctions supplémentaires.
Sérieux. «La liste de nos problèmes avec la Syrie s'allonge», a déclaré mercredi, au Sénat, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. les Syriens «devraient comprendre que les Etats-Unis sont très sérieux», a-t-elle ajouté. Sérieux, les alliés européens devraient, selon elle, l'être un peu plus : «S'ils pouvaient envoyer aux Syriens le message que leur comportement est inacceptable, peut-être que les Syriens commenceraient à se préoccuper de leur isolement.»
Les Américains arrivent au bout