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Libération

Trafic aérien de cocaïne de Buenos Aires vers Madrid

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L'armée de l'air argentine serait impliquée dans la contrebande.
publié le 19 février 2005 à 0h39

Buenos Aires de notre correspondant

En épurant sans attendre l'état-major de l'armée de l'air, soupçonné d'être impliqué dans un trafic de cocaïne, le président argentin Nestor Kirchner espère ne pas être éclaboussé par un scandale qui met aussi en cause une compagnie aérienne dont l'Etat argentin est un des actionnaires.

A première vue, avec son lot de témoins anonymes, de bandes vidéo effacées, de «valises volantes», l'affaire pourrait presque paraître banale en Amérique du Sud. Mais l'ampleur de la contrebande à destination de l'Europe, 750 kg de cocaïne en moins de six mois, illustre l'omniprésente corruption qui gangrène la société argentine et l'impunité acquise par les militaires qui, depuis la dictature (1976-1983), assurent la sécurité de l'espace aérien civil et des aéroports locaux.

Détention préventive. L'histoire qui vient d'être révélée commence en septembre 2004 à l'aéroport international de Madrid. Arborant des étiquettes «Ambassade d'Argentine en Espagne», quatre valises, arrivant de Buenos Aires par un vol de la Southern Winds ne sont pas réclamées. Les douaniers espagnols y découvrent 60 kg de cocaïne. Le principal suspect est le chef d'escale à Madrid de la compagnie argentine. Interrogé à Buenos Aires, il sera finalement libéré avant que le juge, s'apercevant de son erreur, le fasse à nouveau rechercher par Interpol. Deux responsables de Southern Winds, le gérant commercial et le chef d'escale d'Ezeiza, l'aéroport international de Buenos Aires, sont alors m