Londres de notre correspondante
En Irlande du Nord, la crise couve dans le camp républicain catholique. Début décembre, Gerry Adams, leader de Sinn Féin (parti républicain catholique, proche de l'IRA), paraissait sur le point de faire repartir le processus de paix et de partager le pouvoir avec les protestants unionistes. Mais l'énorme braquage commis le 20 décembre dans les locaux de la Northern Bank, à Belfast, où 26 millions de livres (38 millions d'euros) ont été volés, a changé la donne. Imputé à l'IRA, ce casse a donné un coup d'arrêt aux négociations. Découvertes en fin de semaine dernière, des opérations de blanchiment d'argent ont encore aggravé la situation. Dermot Ahern, le ministre des Affaires étrangères d'Irlande a demandé hier à Sinn Féin «d'assumer ses responsabilités» pour franchir ce mauvais cap, affirmant que «les cambriolages et le blanchiment d'argent n'ont pas de place dans la société irlandaise».
L'affaire risque de rebondir demain, quand Paul Murphy, le ministre britannique à l'Irlande du Nord s'exprimera à la Chambre des communes sur les conclusions du rapport de la commission indépendante, installée en 2004 par les gouvernements britannique et irlandais pour surveiller les activités paramilitaires dans l'île. La commission met au compte de l'Armée républicaine irlandaise, l'IRA, la responsabilité de ce vol spectaculaire et plaide pour des sanctions financières à l'encontre des responsables de Sinn Féin.
Perquisitions. Paul Murphy aura aussi en main le